Peux-tu nous parler un peu de ton parcours ? Comment est née ta passion pour l’illustration ?

Déjà toute petite, à seulement 4/5 ans, je demandais à ma mère de faire du dessin. J’allais dessiner chez une vieille dame et je m’imprégnais de sa technique et de son expérience. Ensuite, pendant 9 ans, j’ai suivi des cours aux beaux arts de Troyes, un temple du dessin avec tous les matériaux pour travailler et progresser.

Je n’ai pas suivi une formation dans les arts appliqués mais dans une école de commerce. J’ai totalement arrêté de dessiner pendant 4/5 ans et je me suis tournée vers le marketing du luxe et la finance… Cela m’a amenée à vivre 1 an à Londres puis 4 ans à New York. Et c’est là que j’ai repris l’illustration à fond avec une soif de création qui s’est réveillée, de là sont nées mes premières toiles et dessins à l’encre…

A cette époque je travaillais à New York pour une start up de cosmétiques bio qui m’a donné carte blanche pour toute sa communication et sa direction artistique. J’ai appris à utiliser les logiciels et à digitaliser mes dessins sur papier.

Je suis ensuite rentrée à Paris où, après une expérience dans la pub, je me suis lancée en indépendante. Mon premier client, Lulu dans la Rue, a alors marqué le début de ma carrière d’illustratrice il y a 4 ans.

 

Qu’est ce qui t’a séduite dans le projet Maison Mère ?

J’avais déjà travaillé par le passé avec Aziz, et j’avais adoré notre collaboration. Quand il m’a présenté le projet j’ai tout de suite été partante et emballée par les différentes missions qui englobent tout ce que j'aime faire : la recherche du nom et du concept, la création de tout l’univers graphique, la décoration et le travail en collaboration avec des artistes… Et bien d’autres projets à venir.

La perspective de travailler avec une équipe de choc m’a plu également. Je travaille souvent seule sur mes projets et être entourée de pro spécialisés dans les différents secteurs  c’est très enrichissant et excitant.

 

Comment définirais-tu l’univers graphique que tu as imaginé pour Maison Mère ?

J’ai trouvé le logo en 48h en ayant en tête des inspirations art déco, très graphiques, très colorées et l’idée d’un blason emblématique de la marque.

En a découlé la charte graphique qui est dans la thématique Bauhaus, un style architectural des années 20, très contemporain pour l’époque. Avec toujours un trait d’illustration qui apporte un côté ludique à l’univers.

C’est un univers très complet, unique et voué à évoluer en même temps que le projet. Le beau est subjectif mais l’élégance est intemporelle et c’est cet objectif que j’ai voulu atteindre.

 

Quelles sont tes inspirations à la fois en tant qu’artiste et en tant que membre du projet ?

Picasso est probablement la personne qui m’inspire le plus. Peintre, illustrateur, sculpteur, graveur… C’est un artiste complet qui a fait énormément de choses, très variées. Il n’a jamais eu peur de perdre son identité créative quelques soient ses envies et ses intuitions. Ce que j’ai appris de son travail, c’est à ne jamais avoir peur de créer et d’observer. Une citation de lui qui me plaît beaucoup : “J'ai mis toute ma vie à savoir dessiner comme un enfant.”

 

A toi de nous partager tes coups de cœur : ta découverte artistique ou artisanale du moment ?

Eliott Forest est un designer avec qui j’ai eu le plaisir de monter un camp dans le désert pour « Africa Burn 2019 ». Il fut notre maître bâtisseur et a été capable de créer un camp pour 50 personnes ainsi qu’une pièce de théâtre dans un désert aride et hostile avec des planches de bois et sa perceuse. Je suis impressionnée par son travail.

Il est également scénographe et compagnon pour diverses missions notamment le montage du dernier défilé Chanel au grand Palais. Il va collaborer avec nous pour créer des planches de skate board uniques qui seront exposées dans l’hôtel.

 

Pour en revenir à Paris qui est une ville très riche en talents et en concepts, aurais-tu une ou deux pépites à nous partager ?

Je suis une fan du vintage. Une petite marque dans le 9ème que j’adore : Rosemarket Vintage. C’est dans cette boutique que j’ai trouvé la robe parfaite pour le bal masqué de mon mariage. J’aime chiner et trouver la pièce unique qui à son histoire.

J’ai aussi une amie qui a créé un concept qui s’appelle Dresswing permettant la location de très belles pièces couture (Robes,sacs, chaussures…) entre particuliers. J’ai collaboré avec elle sur une exposition sur le thème de la mode et une série limitée de t-shirts et nous préparons ensemble une nouvelle exposition/concert pour 2020.

 

Et pour finir, une petite recommandation culturelle : le livre que tu lis en ce moment ?

« Ravage » de Barjavel ! Un livre post apocalyptique publié dans les années 40 qui évoque le futur de l’époque et donc le quotidien d’aujourd’hui. Et, hormis les voitures volantes, c’est plutôt réaliste sur l’évolution de la société. J’aime rester optimiste dans ce monde qui paraît ne pas tourner rond mais qui finalement regorge de petits colibris qui font changer les choses…

 

Mathilde Brunelet